Quand mourut le prieur, on mit, selon le rite

A son côté sa crosse,à ses pieds un flambeau;

On lui fit un linceul d'un froc de cénobite

Et sous un arc du cloître on plaça son tombeau.

C'était un sarcophage aux fines ciselures

Où d'une main pieuse, un artiste ignoré

-Comme il en fleurissait alors dans les clôtures

Fouilla des entrelacs sur le bloc ajouré

Il ne resta plus rien de ce couvent superbe

Que des débris épars, mais, en un coin bourbeux,

Adossé contre un puits, presque enfoui sous l'herbe,

Le sépulcre sculpté sert d'abreuvoir aux boeufs.

Jean BARTHES

 

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